La start-up, qui a développé un matériau d’éco-construction innovant et esthétique, à partir de déchets collectés, aborde son grand plus défi : la fabrication de 11000 sièges pour les JO 2024.
Fondée sur l’ancienne friche Christofle à Saint-Denis, SAS Minimum a vite grandi. La jeune start-up, nichée depuis peu sur les terres d’Aubervilliers, est passée, en moins de trois ans, d’un projet étudiant à une entreprise affichant une réussite insolente : 15 employés et + 400% de croissance sur les douze derniers mois.
À l’origine du projet, deux amis d’enfance. Issus d’un même village de Bretagne, Jim Pasquet et Marius Hamelot ont en point commun un attachement viscéral à la protection de l’environnement et à l’économie circulaire.
« Tout est parti d’un constat d’urgence sur la problématique des déchets plastiques, explique le diplômé en architecture, Marius Hamelot. Chaque année, 311 millions de tonnes de plastique sont produites. Sur cette quantité, 98% se retrouvent finalement dans la nature, puis les océans. Face à ce gâchis écologique et économique, nous avons réfléchi à un projet de récupération et de valorisation des déchets plastiques ».
Donner sens et usage aux déchets
Le concept de SAS Minimum prend forme : aller chercher le plastique dans des gisements peu exploités, pour venir l’emprisonner dans un format qui permet de le proposer dans un produit avec une longue durée de vie. « Il s’agit de donner un sens et un usage aux déchets », résume d’un trait le co-fondateur de SAS Minimum.
Autre ambition : proposer un produit dont l’argument de vente ne soit pas seulement écologique, mais aussi le design lui-même. Ainsi nait le Pavé, qui se présente sous forme de plaques de paillettes colorées, aux faux-airs de terrazzo. « Il s’agit d’un process sans résine ni produits chimiques, une matière chauffée, compressée, refroidie. (…) On garde l’image du produit initial, ça se travaille comme le bois. (…) Le résultat est entièrement personnalisable selon les besoins »
Des sièges de gradin pour les Jeux olympiques
Les clients de SAS Minimum proviennent du secteur du bâtiment, de la construction. Des architectes, des designers, des scénographes, des industriels, des cuisinistes. Une commande dantesque
À ce jour, SAS Minimum a déjà récupéré des dizaines de tonnes de plastiques triées pour les transformer en plaques pour mobilier et éléments de décoration (chaises, plateaux de table, plans de travail, lampes, revêtement…).
Prochain gros défi : des sièges de gradin pour les futurs jeux olympiques. SAS Minimum a en effet été choisie pour fabriquer 2 500 sièges du futur Centre Aquatique Olympique et 8500 autres pour l’Arena 2 (voir encadré). Une commande dantesque pour l’entreprise, qui souhaite en profiter pour booster le développement économique local. Marius Hamelot et ses équipes travaillent également en parallèle avec les acteurs locaux pour mobiliser la population francilienne. Dix millions de bouchons de bouteilles devraient ainsi être issus de collectes citoyennes.